En quoi le temps de pose est important? Parce qu’une bonne maitrise de cette notion te permettra de ne plus gâcher de photos à cause de tes tremblements et réussir aussi de superbes effets esthétiques!
Pour commencer.
La vitesse d’obturation est la durée pendant laquelle le capteur de ton appareil photo reçoit de la lumière pendant ta prise de vue. Pour faire une analogie simple, imaginons que tu es le capteur. Tu es devant une fenêtre, le rideau fermé. J’ouvre le rideau puis le referme. La durée pendant laquelle tu as reçu la lumière est la vitesse d’obturation.
Le choix de la vitesse d’obturation se fera en fonction de trois facteurs : le sujet, suivant s’il est rapide, lent ou statique, la luminosité, mais surtout, le résultat voulu.
“La vitesse d’obturation permet de jouer sur la composition artistique de ta photo.”
Ulrich Josserand
En photographie
La vitesse d’obturation s’exprime en fraction de seconde ou en secondes. Plus le chiffre de fraction est élevé (1/xx) plus la durée et courte. La plupart des boitiers d’entrée ou milieu de gamme se rendent à 1/4000s tandis que les plus performants seront capables de vitesses allant à 1/8000s. À l’autre bout du spectre, ils vont généralement à 30 secondes, suivi de « Bulb ». Plus le temps d’obturation est faible, moins il y a de lumière qui atteint le capteur. (Donc, à 1/400e s il y a deux fois moins de lumière qui l’atteint qu’à 1/200e s).
On règle ça où?
Il y a deux modes sur les boitiers qui permettront ce réglage, à savoir le mode manuel « M » ou le mode priorité vitesse « Tv » ou « S » suivant les marques.
En mode priorité vitesse, tu n’auras pas de compensation à faire car l’appareil le fera seul.
En mode manuel, tu devras compenser ta modification de la vitesse d’obturation en modifiant la sensibilité ISO ou l’ouverture (ou les deux). Par exemple, une photo qui serait correctement exposée à 1/200e, f/5.6, ISO 200 pour laquelle tu veux augmenter la vitesse d’obturation à 1/400e deux choix s’offriront à toi. Soit augmenter l’ouverture, tu devras alors avoir 1/400e, f/2.8, ISO 200 ou augmenter la sensibilité ISO, tu auras alors 1/400e, f/5.6, ISO 400.
Les effets
Il y aura deux effets à l’augmentation de la sensibilité ISO, à savoir l’augmentation du bruit numérique et la diminution de la dynamique.
Le bruit numérique, aussi appelé « grain » est toutes ces petites taches qui apparaissent sur la photo, dégradant sa qualité. Ces point parasites font diminuer la netteté des détails de la photo. Plus on l’augmente, plus le bruit augmente. Mais certains boitiers travaillent mieux à sensibilité élevée que d’autres.
La dynamique, de son côté, est la différence entre les hautes et les basses lumières, c’est-à-dire les couleurs claires et les couleurs foncées.
Le flou de bouger
Le sujet flou, s’il n’est pas dû à une mauvaise mise au point ou un flou de mouvement, vient sans doute du flou de bouger. Le flou de bouger est créé par les mouvements du photographe lors de la prise de vue.
Ok, mais on ne parlait pas de vitesse d’obturation?
En effet! Mais le flou de bouger est grandement influencé trois choses lorsqu’on travaille à main levée (un trépied devrait normalement t’éviter les flous de bouger):
- La stabilité du photographe, si tu es instable pour prendre ta photo ou que tu décides de la faire à deux doigts, il y aura probablement un flou de bouger.
- La longueur de focale, c’est là que la vitesse rentre en compte. En effet, plus la focale est longue, plus elle amplifie les micromouvements du photographe. Une règle assez simple vous permettra d’avoir une idée de la vitesse sous laquelle ne pas descendre pour éviter les flous de bouger, c’est de prendre la longueur de la focale et la mettre derrière le « 1/ ». Par exemple, pour un objectif de 100mm, ce serai 1/100e. Il s’agit d’une valeur repère car certaines personnes sont plus tremblantes que d’autres et aussi, il ne faut pas oublier qu’un objectif de 50mm ne fait en réalité pas 50mm sur un appareil avec un capteur APS-C!
- L’objectif est stabilisé (ou le capteur chez Sony). Si l’objectif est stabilisé, tu pourras utiliser des vitesses plus lentes, même à main levée.
Petit secret : si tu as la possibilité d’utiliser un trépied, n’hésite pas! Tu pourras descendre à de très basses vitesses et en plus, si tu travailles avec de gros objectifs, c’est le trépied qui force!
Le flou de mouvement
Le flou de mouvement n’est pas dû au photographe, mais au sujet. Par exemple, ton chien que tu prends en photo couché sur son lit a décidé de s’ébrouer la tête pendant la photo.
Ce flou de mouvement est influencé par deux choses :
- La vitesse du mouvement du sujet, plus il bouge vite, plus il sera flou
- La vitesse d’obturation, plus elle est lente, plus il y a de flou (pour un sujet en mouvement).
On peut se donner des valeurs repères pour figer un objet :
- Pour figer des sujets très rapides (un oiseau par exemple): 1/2000e
- Pour figer une voiture: 1/1000e
- Pour figer un coureur: 1/500e
- Pour figer un marcheur: 1/250e
Une vitesse plus faible, avec un bon suivi de votre sujet vous permettra toutefois de donner une impression de mouvement en floutant l’arrière-plan.
La vitesse et le créatif.
La vitesse d’obturation te permettra par contre de pousser ta créativité. Par exemple, une vitesse plus faible que 1/250e pour des marcheurs les rendra flou et pourra donner l’impression que c’est des fantômes qui se promènent.
Sur l’eau, une vitesse plus faible va créer des filets d’eau pour un effet attrayant.
De nuit, avec une lumière en mouvement (phares de voiture ou quelqu’un qui se déplace avec une lampe) tu pourras faire disparaitre le sujet et n’avoir plus que le déplacement de la lumière t’initiant ainsi au « light painting ».
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